jeudi 18 novembre 2010

Ce sera pour le prochain…

On dit de la grossesse qu’elle est un moment unique. Qu’elle est une période tellement spéciale qu’elle excuse tout, y compris et surtout le droit de s’auto-centrer sur soi-même. Qu’elle est un départ, un commencement, un début d’une vie qui ne sera plus jamais comme avant. Avec l’idée d’une naissance naît une nouvelle personne, un nouveau foyer un nouveau projet.
Enfin… des nouveaux projets. Et oui, la future-maman se recentre sur elle-même, et se construit un avenir parfait. Un avenir fait de mille projets. Un avenir tout rose (ou bleu, hein, on se comprend) conciliant vie professionnelle enrichissante, vie sociale palpitante, vie familiale épanouissante.

Et justement, quelle chance, nos ainés ont inventé l’état-providence et son congé maternité. Tout ce temps rien que pour moi pour faire tout ce que j’ai voulu faire et faire plein de projets. (c’est là qu’on dit « lol-mdr » ?)

La future maman est visionnaire. Ou utopiste. Ou déficiente en terme de neurones.
La future-maman n’écoute donc pas ses amies qui sont passées pas là avant elle et lui ont dit : fais gaffe, le congé mat avant la naissance, ça passe vite, et celui après la naissance… bah en fait t’as un lardon, alors tes grands projets tu peux oublier.
Non non, la future maman n’entends pas, c’est décidé, cette période est l’occasion de faire tout ce qu’elle a toujours reporté à demain (sans se douter qu’avec un lardon elle reportera à après-demain).
Toujours est-il que la future-maman entreprend, elle en commence des choses...

Laisse moi te prévenir, future maman, voilà ce qui va se passer dans la série je me prends en main :

« Tiens, je vais me mettre à la cuisine. »
A fond. Nan mais je veux dire, je vais vraiment me mettre à faire des petits plats. On peut plus se permettre avec un lardon de continuer à avoir le frigo vide et se commander un jap quand on n’a plus de quiches Picard au congélateur. Moi mon lardon je vais lui donner de bonnes choses, lui apprendre la gastronomie française (patrimoine de l’Unesco quand même) alors autant s’y mettre maintenant.
Ça dure 1 semaine. Et puis tu te dis que t’auras bien le temps de t’y mettre à la cuisine. En commençant par potasser les recettes du Baby-Cook.


« Cette fois c’est décidé je me mets à la déco. »
Ça ressemble  rien ici. Mon Lardon je vais lui faire un petit home sweet home qu’il voudra plus jamais en partir.
Ça dure longtemps. Très longtemps.
Enfin, les projets durent longtemps et les pots de peinture restent longtemps dans les cartons. Puis à la cave.

« Tiens, je vais me mettre au tricot. »
Trop cute ces petits nids d’ange en vraie laine faits par les petites mains de maman. Ultra tendance le tricot, en plus.
Ça dure 3 mois... si t’es enceinte en hiver. 15 jours, sinon.
Ceci dit, tu pourras au moins recycler les 4 chaussons de couleurs différentes qui n’ont pas leur petit frère, les  2 pulls asymétriques parce que tu n’as pas eu le courage de faire la 2ème manche, les 5 doudous commencés immédiatement remplacés par les 45 que tu as reçu en cadeau de naissance : il serviront de déco originale (rapport à ce petit problème de déco non terminé, voir plus haut). 
Et puis surtout tu te dis que « ça sera pour le prochain »


   « Nan mais en fait mon temps dispo je veux le mettre vraiment à profit et construire ma    nouvelle vie. »
Pas compliqué, mon boulot ne se conciliera pas avec la vie perso que je veux, donc je réfléchis à ce que je veux vraiment, et je change.
Alors en fait autant te dire que déjà un chausson en tricot tu ne finiras pas pendant ton congé mat alors la remise en question de ton projet professionnel…

Et oui, la future maman est en fait une faignasse. Elle ne finit rien de ce qu’elle commence, mais ça ne l’inquiète pas pour autant, car arrivera le congé maternité d’après la naissance. Ne mens pas, toi aussi tu t’es dit que tout ce que tu as commencé avant, tu pourras bien le finir après… hohoho (je ris, là). 
Je pourrais être cynique et dire qu’en fait, la jeune-maman ne fera plus rien parce que son lardon lui prendra tout son temps. Ce qui est vrai. Mais soyons beau joueur et disons que c’est parce que tous ses projets sont remplacés par un bien plus important.

Et puis la jeune maman est surtout ultra-visionnaire. Ou ultra-utopiste. Ou ultra-déficiente en terme de neurones (surtout si elle allaite) :
Nan mais c’est pô grave, ma reprise en main de moi-même, ça sera pour le prochain… 

2 commentaires:

  1. c'est horrible mais c'est vraiment ça ! et le congé mat pour le 2e ne devrait pas s'appeler congé... J'ai eu aussi la velleité d'apprendre à tricoter, c'est resté totalement lettre morte ! Pour 1ere grossesse, mon entourage (c'est à dire ma mère : pédiatre, 4 enfants...)m'avait poussé à faire une thèse (non on ne rigole pas !) : "mais si, tu as le temps, pis t'es à la maison faut que ça te serve, moi j'ai fini ma thèse quand j'attendais ta soeur!" ça a été son leitmotiv pendant des semaines ... Je me trouvais vraiment cruche et empotée de ne pas avoir le temps de prendre une vraie douche ;-)) (puis j'ai vu que les thèses en médecine dans les années 70 avaient 30 pages ...!!!! trop facile ).
    Connais-tu le blog de la poule pondeuse http://www.poule-pondeuse.fr/ ?? c'est un des blogs de maman que je préfère, car c'est drôle, intelligent, déculpabilisant !
    Au prochain article !

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  2. Bonne idée la thèse, je vais en parler à mes copines enceintes qui n'ont pourtant bien que ça faire ! Je vais aller faire un tour sur la poule pondeuse, merci pour le lien.
    à bientôt !

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